François Charrière

Saint-Sulpice

Histoire du village de St-Sulpice

La plus ancienne source connue mentionnant l'existence de Saint-Sulpice date de 1228. Saint-Sulpice connaît une forte activité industrielle dès le Moyen Âge, essentiellement des activités nécessitant la force hydraulique. Au début du siècle, St-Sulpice a abrité des entreprises aussi célèbres que les ciments Portland ou les champignons Santana. Les maisons se sont naturellement groupées autour des usines, de sorte que ce charmant et champêtre village est assis sur le cours de la rivière.

En montant l'ancienne route de France, désignée sour le nom de "Chemin de la Chaîne", nous arrivons à la grande route des Verrières. Non loin de là, un renfoncement formé par deux collines nommé la Combe à la Vuivre rappelle la légende du fameux serpent.

La légende de la vuivre

C'est au cours d'un duel sanglant que le vaillant Sulpy Reymon élimina la vuivre, terrible monstre des montagnes neuchâteloises accusé de dévorer les voyageurs. Le pauvre Sulpy décéda des blessures de son combat peu après, mais entra du même coup dans la légende régionale.

Voici une des versions de la légende, retrouvée dans le manuscrit de Gallandre (Manuscrit à la Bibliothèque de la Ville de Neuchâtel, est le plus ancien ouvrage relatant la légende, 1687) :

il y a passé trois cents ans qu'un grand serpent à forme de dragon se vinst arrester sur le grand chemin de la vallée de Sainct-Seulpy, du costé de Bourgogne, au plus fort endroit du passage, tout proche de la sus tour, et fist plusieurs années de grands maux et dommages, tant aux personnes qu'aux bestes, que nul n'osait plus passer ny hanter le lieu ; les villages et maisons tout allentour ne pouvoyent plus tenir le lieu, ny y loger et entretenir du bestail pour leur labourage et nourriture que l'on en tire, le commerce et le trafic en cessa en tout le païs et aux environs. Il se trouva un personnage originel du lieu, nommé Seulpy Reymon, des plus courageux, qui désirant délivrer sa patrie de ce péril, comme autrefois un Marcus Curtius à Rosme, il eust cette brave résolution que de l'attaquer ; et fist si bien qu'il le surprint et le tua à grands coups de pierres et de halle-barde, et brusla  le corps sur le lieu ; afin qu'il donna de la terreur et mauvaise odeur aux passants chemin. Mais quelques jours d'après, il devint malade et en mourut accause de la grande puanteur et poison que portait cette monstrueuse beste, nonobstant tout le soing et prévoyance qu'on avoit emloyé pour l'en guérentir et préserver avant et après l'entreprise. Ses ancêtres estoyent de serville condition depuis les Vendales qui s'estoyent rendus maistres de tout le païs de l'Helvétie et de circonvoison ; de laquelle condition les descendants collactéraux et parens du dict Reymon furent affranchis, par le dernier prince et comte de Neufchastel, descendu des roys de Bourgogne, avec d'autres beaux droits et privilèges qu'il leur donna pour récompense de l'acte valeureux qu'avait fait leur parent, lesquels en jouissent encore aujourd'huy, au lieu de Sainct-Seulpy, et par tous les endroits tant hors que dedans le païs où ils se sont habitués.

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